Je souhaite vous partager aujourd’hui une œuvre qui me tient particulièrement à cœur, inspirée du célèbre conte de La Fontaine. J’ai voulu aller au-delà de la morale connue pour explorer, à travers mon langage pictural, la rencontre entre deux univers : celui de la légèreté poétique et celui de la rigueur laborieuse.

La Cigale, en figure humaine bleutée, incarne la musique et la créativité. Elle s’élève dans une lumière jaune éclatante, symbole de l’instant, de la joie et de l’inspiration. Son violon rouge devient le feu intérieur de l’art, fragile, mais essentiel. Face à elle, la fourmi aux formes anguleuses, rouges et sombres exprime la discipline, la persévérance et le poids du travail, ancrés dans la matière et la survie.

Entre elles s’installe un dialogue silencieux : deux visions de la vie qui se confrontent, mais qui, en réalité, se complètent. Car sans art, le monde perd sa lumière ; sans travail, il perd son socle.

J’ai volontairement mêlé les zones de clarté et d’obscurité, les contrastes de verts, de bleus et de rouges, pour rappeler que l’existence se tisse de ces équilibres. Le papillon qui plane incarne l’éphémère et la métamorphose, tandis que la maison au loin symbolise la sécurité de la fourmi, en opposition au vagabondage de la cigale.

Dans ma démarche, je rends hommage aux grands peintres qui m’inspirent :

Picasso, par la fragmentation cubiste et la stylisation des formes,

Chagall, pour la poésie onirique et musicale,

Matisse, pour l’éclat des aplats colorés,

Kandinsky, pour la vibration chromatique et la musique transposée en couleur.

À travers ce tableau, je ne condamne ni la cigale ni la fourmi. J’invite à voir en elles deux forces vitales, indissociables. La vie n’est complète que lorsqu’elle unit l’inspiration et l’effort, la poésie et la rigueur, la joie et la prévoyance.

C’est cela que je cherche à transmettre : un chemin lumineux entre ombre et clarté, où l’art et le travail s’entrelacent pour donner sens à notre humanité.

Ajouté le 4 sept. 2025